Accueil Ecritures Peintures Presse Contact  

 

 



GDS extrait 4.1

Elle s'approcha de lui, deux tasses pleines à la main. Et de son regard, glissant comme le travelling ralenti sur une des sept merveilles du monde, l'invita à la suivre. Le petit couloir menait bien sur une chambre très spacieuse où le désordre se noyait dans l'espace. Une rondelle de granit  était posée presque à même le sol et faisait ingénieusement office de table basse. Plus loin de longs rideaux colorés pendaient le long d'une immense fenêtre semi-circulaire face à laquelle il devait être plaisant de se prélasser en des journées ensoleillées. Iris posa les deux tasses encore fumantes, puis s'assit, se servant du rebord du lit comme dossier.

         _ Asseyez-vous, je vous en prie.

Vincent était resté debout, un peu hébété, scrutant chaque détail de la chambre.

_ Vous savez Vincent, et je vous l'ai déjà dit, je vous trouve moi aussi physiquement très attirant.

Vincent s'assit alors brutalement. La rencontre était déjà interdite. Et la discussion prenait une direction qui sortait à chaque mot le couple du cadre imposé par l'Académie. Et comme si les mots ne suffisaient pas, la jeune femme dont l'intrépidité ne manquait guère s'approcha de Vincent, lui effleura d'abord la main. Puis elle approcha ses lèvres de son cou, et insuffla par le jeu de ses lèvres un petit filet d'air qui eut le don de dresser immédiatement les poils de la zone concernée. Une série de frissons avaient ensuite pris naissance à la base de la nuque de Vincent, et comme des rats quittant le navire, ils se précipitèrent dans une cohue indescriptible le long du corps, en direction du sud.
Iris saisit ensuite une tasse, en but une gorgée, puis la reposa.

         _ Je vous intimide Vincent ?
         _ Vous vous en doutez, oui. Et...on pourrait être vu! Vos fenêtres sont immenses.
         _ Vous avez peur?
                  _ ....

GDS extrait 4.2

 

 

Iris se leva, se dirigea vers l'entrée de la pièce, sortit deux bougies du meuble s'y trouvant, les alluma.
Elle en posa une au centre de la table basse et une autre sur le rebord  de la fenêtre. Puis elle éteignit la lumière.

         _ C'est mieux comme ça?

Constatant l'air dubitatif de Vincent, elle ajouta:

         _ Je ne ferme jamais les volets. Ça empêche les bons esprits d'entrer, et les mauvais de sortir.

Vincent était toujours silencieux. Il prit à son tour une gorgée de thé. Pour briser le silence qui commençait à peser par la gêne qu’il impose, Iris s'approcha à nouveau, et l'embrassa de façon alors passionnée. Lui resta d'abord figé, puis commença, comme un adolescent lors de sa première fois, à s'exercer à des jeux de lèvres tâtonnants, doutant de leur capacité à procurer du plaisir. Iris s'arrêta un instant de l'embrasser, le regarda de ses grands yeux verts et brillants.

         _ Tu as des lèvres très douces, tu sais.

Après avoir comme signé leur familiarité par le tutoiement, elle l'embrassa à nouveau. Vincent réalisait de plus en plus l'impact de son flirt. Sa gêne diminuait cependant progressivement. La surprise vint ensuite en sentant aux portes de ses lèvres l'humidité d'une langue, candidate à entrer dans la partie. La sienne quant à elle restait planquée au fond du palais, espérant ne pas avoir à être sollicitée. Le passage était franchi, et Iris, de toute la longueur de cet organe gustatif, semblait rechercher une odeur, un goût, quelque signal pouvant lui signifier "vous êtes ici chez vous"

 

extrait 1 extrait 2
extrait 3 extrait 4